Genèse de mon roman "la Voie des arbres"

Connaissez-vous "le Château de ma mère" de Marcel Pagnol ?
Et bien moi j'ai eu droit à une enfance passée dans l'ombre d'une belle tour !
Nous passions quelques jours de mes vacances d'enfance à Péhou, un très beau site où mon grand-père Marcel travaillait comme homme à tout faire : jardinier, gardien, bricoleur... Nous y allions pour la journée mais quelle journée !
C'est un site exceptionnel, entouré des bords de Rance, d'un immense parc et boisé d'arbres. Au bout de ce chemin de verdure que nous traversions avec la deudeuche verte de mon grand-père, une tour surplombait et surplombe encore les alentours. C'est une tour chargée d'histoire où nous avions la chance de déambuler quand le propriétaire le permettait. Des vieilles pierres, un escalier en colimaçon qui descendait vers la Rance, des murs épais, des cachettes nombreuses... un merveilleux terrain de jeu pour les trois enfants que nous étions !
Cette passion des arbres nait quelque part à cette époque
Oui, j'étais rêveuse et ce magnifique parc à l'entrée du domaine était mon jardin d'inspiration favori ! Trainer aux pieds des grands arbres, marcher sur la terre, courir après les rayons du soleil qui passaient sous leur feuillage !
Nous n'avions besoin de rien d'autre que de notre liberté, notre imagination pour nous sentir pousser des ailes !
Des années plus tard, le passé resurgit et la trame du roman prend vie !
Il y'a plus de quatre ans, bien avant le décès de mon père, nous sommes retournés à Péhou avec ma mère.
Cela faisait plus de trente cinq ans que je n'y avais pas remis les pieds ! et alors tout est revenu ! ces plaisirs des sens, des odeurs, des arbres, cette légèreté dans cette douceur de vivre que l'instant présent... j'ai marché longuement sous les arbres et je les ai regardé comme si je retrouvais de vieux amis !
Alors, quand nous sommes revenus en Alsace, l'inspiration était là, et les mots sont venus pour coucher sur le papier le squelette de l'histoire : les arbres, les personnages, la vie sous toutes ses coutures et bien au-delà... encore plus avec le décès de mon père ! Tout a pris rapidement place dans mes cahiers.
Avoir de bons professeurs pour nous guider, c'est un luxe !
J'ai alors repensé à deux de mes professeurs :
Ma professeur de français du collège, Madame Sulk, pour ses encouragements quand elle lisait devant la classe mes premières dissertations et soulignait ma créativité.
Mon professeur de français du lycée, Monsieur Ehrard, qui nous apprenait à faire des fiches de lecture ; des fiches pour les personnages, les lieux, les chapitres...
Quelle chance d'avoir croisé la route de ces deux professeurs passionnés et passionnants ! J'ai ainsi repris leurs méthodologies; des carnets pour les idées, des fiches pour les personnages, quelques croquis pour les drôles de créatures croisées sur mon chemin, des intrigues à poser par ci par là...
Quelques années plus tard, le mot fin de ce roman signe le début de mon aventure d'écrivaine
A chacun des chapitres, des interrogations surgissaient parfois, d'autres points demandaient à être complétés ou à affiner mais je n'ai plus jamais lâché cette histoire.
Et j'ai réellement repris toute la trame en 2019 pour arriver cette année à sortir cette histoire de mes entrailles. C'est comme une renaissance, un acte de foi pour montrer que mon chemin a toujours été de jouer avec les mots et de les assembler ! d'autres se jouent de la matière, des sons, des dessins, pourquoi pas les mots ?
Alors, en signant le mot fin de ce roman de 360 pages, je signe le début de mon aventure d'écrivaine. Et qu'importe le résultat, je laisse ce livre tracer ma voie : j'accepte aujourd'hui ce pour quoi je suis faite : écrire et continuer à écrire !
Et la suite ?

Des projets d'écriture sont en cours; recueils de récits de femmes, projets de livre pour enfants, édition de nouvelles,... et pourquoi pas un tome 2 de la Voie des arbres ?
Le champ des possibles est vaste ! et la vie infiniment grande et belle !